Armor, le « pays de la mer »

L’huître de Bretagne

En 1759, un édit royal interdit la pêche , le colportage et la vente d’huîtres du 1er avril au 31 octobre. C’est la naissance de la fameuse légende des mois en r. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les bancs naturels d’huître sauvages formaient un cordon presque ininterrompu le long du littoral breton. À l’instar des autres coquillages, les huîtres des gisements naturels des baies de Cancale, de Morlaix, de Saint-Brieuc et du golfe du Morbihan faisaient l’objet d’une pêche intensive.

Face à ce dépeuplement accentué par les maladies parasitaires, Napoléon III décréta de nouvelles règles de pêche et autorisa l’importation d’huîtres étrangères. À la même époque, les expériences de reproduction des huîtres – par développement artificiel du naissain sur des baguettes – constituèrent les premiers pas de l’ostréiculture.

Dans les années 1960, décimée à son tour par les maladies, l’huître portugaise est remplacée par l’huître japonaise de croissance rapide. De nos jours, le golfe du Morbihan, devenu le premier bassin ostréicole breton et de terroir privilégié de l’huître plate, approvisionne les bassins du nord de la péninsule armoricaine grâce à ses entreprises de captage en pleine mer.

La coquille Saint-Jacques

Autrefois, sur toute la côte, les femmes s’en allaient, immergées à demi dans l’eau, pêcher les coquillages, ayant fixé des planches sous leurs sabots pour éviter de s’enfoncer dans la vase. La coquille Saint-Jacques, baptisée « ricardeau » par les Briochins n’avait pas encore acquis son statut de produit gastronomique. Ce mollusque est pêché à la drague d’octobre à avril dans la rade de Brest, la baie de Saint-Brieuc, le golfe du Morbihan, les parages de Paimpol et de Concarneau, à Belle-Île et dans les fonds de la Côte d’Emeraude. En été, il est interdit de le pêcher.

La moule du bouchot

Avant les années 1950, qui voient le début de la mytiliculture bretonne dans les baies de Saint-Brieuc et du Mont-Saint-Michel, la « moucle », ramassée à marée basse, comme les autres coquillages, n’est guère estimée. De nos jours, dans la zone conchylicole du Vivier-sur-Mer, les bouchots en bois de chêne de plus de cinq mètres, installés de janvier à mars, forment, dans le sens du courant, de longues rangées perpendiculaires à la côte.

Les moules sont captées sur les pieux situés le plus au large, puis transportées pour l’élevage plus près des côtes. les moules du bouchot sont largement appréciées pour leur chair jaune et bien parfumée.

L’artichaut de Bretagne

Ancien produit gastronomique, aux bractées renflées et imbriquées les unes aux autres, il devient un légume courant à partir de 1900. Sa culture est parfois associée avec celle du chou-fleur d’hiver. Le gros-camus se trouve sur les marchés de mai à fin décembre.

L’échalote de Jersey

Déjà recensée au Moyen Âge autour de Paris et dans les îles anglo-normandes, l’échalote de Jersey, ou échalote-oignon, est très répandue dans les potagers de toute la pointe de Bretagne. Ce bulbe condimentaire demi-long, fortement ventru, présente une chair rosée aux couleurs cuivrées très parfumée. Depuis les années 1950, elle fait l’objet d’une production plus intensive.

Le coco Paimpolais

La légende prétend que les premières graines du haricot coco paimpolais furent rapportées d’Amérique du Sud vers 1920 par un marin afin de pallier les mauvais rendements des pommes de terre. Ce haricot demi-sec est l’un des plus beaux produits de la zone légumière du Trégor. Il est récolté manuellement de juillet à novembre. On le sert en accompagnement de volailles ou de l’agneau pré-salé du Mont-Saint-Michel.

L’oignon de Roscoff

Originaire du Portugal, l’oignon rosé fut introduit en France en 1647 par Frère Siryl, moine capucin. Sa production devint rapidement une activité lucrative pour les familles des marins. En 1828, à bord d’une gabare en partance pour Plymouthn Henry Ollivier, jeune agriculteur roscovite, est le premier des nombreux « Johnnies » ou « briseurs de sonnette », qui durant un siècle et demi colporteront des bottes d’oignons sur les routes d’outre-Manche. On le vend sur les marchés de septembre à mai

La fraise de Plougastel

Au début du XVIIIe siècle, l’ingénieur breton Amédée-François de Frezier fait revenir à Brest quelques pieds de la « fraise blanche du Chili ». Bénéficiant d’un climat agréable et d’un sol fertile, la presqu’île devient, à partir du début du XIXe siècle, un des hauts lieux de la fraise française.

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